Encadrant technique et chargé de transition professionnelle, un binôme incontournable
Dans le cadre du déploiement du programme SEVE Emploi, en Centre-Val de Loire, des groupes d’échanges de pratiques ont lieu tous les mois entre chargé.e.s de transition professionnelle et encadrant.e.s techniques. La multiplication des mises en relation, en situation avec les entreprises et les sorties en emploi des salarié.e.s en transition mettent parfois les activités de production des structures en tension. Roger Di Manno, encadrant chef de culture au Relais 18 et Yoann Darby, encadrant technique espaces verts à Solidarité Accueil, donnent leur vision des changements apportés par le programme dans leurs activités.
Pour Roger, le programme SEVE a réinterrogé et modifié les pratiques en interne : « Quand on a commencé, j’étais sur la réserve. Je pensais à mon poste de chef de culture et à la production de légumes et c’était donc parfois compliqué de laisser partir un.e salarié.e en transition. En fait, j’évaluais les salarié.e.s et travaillais pour produire des légumes. SEVE me permet de voir la culture comme un outil permettant de préparer les salarié.e.s à l’emploi. Je m’implique dans l’accompagnement des salarié.e.s pour leur permettre de trouver un emploi avant je les évaluais simplement sur le poste de travail.»
Yoann Darby confirme : « Je pense que SEVE remet l’église au milieu du village. La priorité c’est la sortie en emploi des salarié.e.s en transition. En tant qu’encadrant technique, je dois faire tourner le chantier et il faut trouver un équilibre entre les départs et continuer la production.»
Du côté du Relais 18, les échanges plus fréquents, en équipe, avec les CIP et la direction tendent à trouver cet équilibre. : « On se concentre sur comment faire bouger le.a salarié.e et on s’organise pour que les chantiers continuent de tourner. On se coordonne et on anticipe beaucoup plus ». Pour Yoann, SEVE a renforcé le binôme déjà existant entre chargé.e de transition professionnelle et encadrant.e technique : « On a recentré nos actions sur les sorties en emploi durable des salarié.e.s et la nouveauté c’est que nous démarchons les entreprises ensemble.»
Comment faites-vous pour rencontrer les employeurs ? Roger : « Avant je n’allais pas vers l’entreprise dans le but de créer, de développer des partenariats. J’y allais pour un besoin précis. Là, je suis dans la construction de vraies coopérations pour créer des opportunités pour les salarié.e.s. » Yoann estime que son positionnement à évoluer : « On n’allait pas toujours vers l’entreprise. On se mettait face à notre limite et représentation de l’employeur « classique ». En fait, nous aussi on a des salarié.e.s et une boutique à faire tourner. Maintenant je parle d’employeurs à employeurs. »
Tous les deux constatent que c’est en s’intéressant à ce que font les entreprises que l’on peut détecter leurs besoins et leur proposer des solutions. C’est en multipliant les rencontres, les échanges avec les employeurs que l’on créera des opportunités d’emploi pour les salarié.e.s.